Tuesday, 5 June 2007



Considérez le passé. Combien, grands et petits, ont de tous temps, ardemment souhaité l'avènement des manifestations de Dieu en la personne de ses élus. Tant de fois ils attendirent sa venue, priant que soufflât enfin la brise de la miséricorde divine, que la Beauté promise sortît de derrière les voiles qui la cachaient et fût manifestée au monde. Et toutes les fois que s'ouvrirent les portes de la grâce, que les nuages de la bonté divine plurent sur l'humanité et que la lumière de l'invisible brilla à l'horizon de la puissance céleste, tous le renièrent et se détournèrent de sa face - la face de Dieu Lui-même...Réfléchissez à ce qui put motiver de semblables actions et à ce qui peut provoquer une telle attitude envers les révélateurs de la beauté du très-Glorieux. La cause du refus et de l'opposition des peuples d'autrefois, quelle qu'elle soit, a maintenant abouti à la perversité des peuples de cette époque. Soutenir qu'elle doit être imputés à l'insuffisance du témoignage providentiel n'est que flagrant blasphème.Quoi de plus éloigné, en effet, de la bonté de la Providence et de sa tendre miséricorde que de choisir, entre toutes, une âme pour servir de guide à ses créatures, et de lui refuser ensuite la pleine mesure de son divin témoignage, en infligeant, d'autre part, à son peuple, un châtiment sévère pour s'être détourné de son élu.En fait, la multitude des bienfaits du Seigneur de tous les êtres n'a cessé d'embrasser, par les manifestations mêmes de sa divine essence, la terre et tout ce qu'elle contient. Pas un moment sa grâce n'a été retirée à l'humanité et les torrents de sa tendre bonté n'ont cessé de pleuvoir sur elle.Une telle conduite ne doit donc être attribuée qu'à la petitesse d'esprit de ceux qui errent dans la vallée de l'arrogance et de l'orgueil, qui se perdent dans les déserts de l'éloignement de Dieu, suivent les chemins de leurs vaines imaginations et obéissent aux aveugles diktats de leurs chefs spirituels. Leur unique souci est de faire de l'opposition, leur seul désir d'ignorer la vérité.Pour tout observateur clairvoyant, il est évident que si, aux jours de chacune des manifestations du Soleil de Vérité, ces gens avaient purifié leurs yeux, leurs oreilles et leurs coeurs de tout ce qu'ils avaient jusque-là vu, entendu et senti, ils n'auraient certes pas été privés de contempler la beauté de Dieu, et ne se seraient pas écartés des demeures de gloire.Mais ayant pesé à la balance de leur propre savoir le témoignage de Dieu et l'ayant, faute d'entendement, trouvé en désaccord avec ce qu'ils avaient glané dans les enseignements des chefs de leur foi, ils se sont levés pour commettre des actes si répréhensibles...Considérez Moïse! Du Sinaï de lumière, armé de la baguette du pouvoir céleste, doté de la blanche main du savoir divin, et s'avançant du Párán de l'amour de Dieu en brandissant le serpent de puissance et d'éternelle majesté, ce prophète rayonna sur le monde. Il appela au royaume de l'éternité tous les peuples et tribus de la terre et les invita à prendre leur part du fruit de l'arbre de la fidélité.Vous connaissez la furieuse opposition que lui firent Pharaon et son peuple, et comment les mains des infidèles lapidèrent des pierres de leurs vaines imaginations cet Arbre béni. Ils en firent tant que finalement tous les Egyptiens se soulevèrent contre Moïse et s'évertuèrent de toutes leurs forces à éteindre sous les eaux du mensonge le feu de cet Arbre sacré, oubliant que l'eau de la terre ne saurait étouffer les flammes de la sagesse divine, ni les vents du monde éteindre la lampe de l'éternelle souveraineté.Pour tout dire, une telle eau ne peut qu'attiser les dites flammes, de tels vents ne font qu'assurer la préservation de la lumière, ce que vous verrez en observant avec discernement et en suivant la voie de la volonté et du bon plaisir divins...Et lorsque les jours de Moïse eurent pris fin et que la lumière de Jésus, brillant à l'orient de l'Esprit, embrassa le monde, tout le peuple d'Israël se souleva contre lui, clamant que Celui dont la Bible avait annoncé l'avènement devait promulguer et accomplir les lois de Moïse, alors que ce jeune Nazaréen, qui revendiquait la qualité de Messie divin, avait annulé la loi du divorce et celle du sabbat, les plus importantes lois de Moïse.En outre quant à ce qui concerne les signes de la manifestation ultérieure prédite par les Ecritures, ce peuple d'Israël, aujourd'hui, en est encore à les attendre; combien de saintes manifestations, combien de révélateurs de la lumière éternelle sont apparus depuis le temps de Moïse, et cependant Israël, toujours enveloppé des voiles épais de la fantaisie satanique et des trompeuses imaginations, attend encore que l'idole qu'il a lui-même fabriquée apparaisse avec les signes qu'il a conçus.Ainsi la main de Dieu s'est appesantie sur ce peuple à cause de ses péchés, éteignant en lui l'esprit de la foi et le tourmentant des flammes du feu le plus dévorant. Et cela pour la seule raison qu'Israël avait refusé de comprendre la signification des paroles de la Bible concernant les signes de la révélation qui devait venir.Et comme les juifs ne comprirent jamais leur véritable signification et que selon les apparences extérieures, les événements annoncés ne se produisirent pas, ils restèrent privés de reconnaître la beauté de Jésus et de contempler en lui la face de Dieu. Et ils attendent toujours sa venue.De temps immémorial comme ils le font encore aujourd'hui, les peuples et tribus de la terre se sont attachés à de telles imaginations, se privant ainsi des eaux vives qui coulent des fontaines de la pureté et de la sainteté...Pour ceux qui possèdent le don de compréhension, il paraît clair et évident que, lorsque le feu de l'amour de Jésus eut consumé les voiles qui bornaient la vue des juifs et que son autorité, en partie du moins, s'imposa, lui, le révélateur de la Beauté invisible, s'adressant un jour à ses disciples, leur parla de son passage sur la terre et, allumant dans leur coeur le feu de la privation de sa présence;"Je m'en vais, leur dit-il, et je vous reviendrai. " Et ailleurs, il leur dit encore : "Je m'en vais et un autre viendra après moi, qui vous dira ce que je ne vous ai pas dit et qui accomplira ce que j'ai dit. " Ces deux propos n'ont qu'une seule et même signification, si vous méditez profondément sur les manifestations de l'unité de Dieu.Tout observateur pourvu de discernement reconnaîtra que la dispensation du Qur'án a tout ensemble confirmé le livre et la cause de Jésus. Pour ce qui est de la question des noms, Muhammad lui-même a déclaré : "Je suis Jésus. "Il a reconnu la vérité des signes, prophéties et paroles de Jésus, et attesté qu'ils étaient tous de Dieu. En ce sens, ni la personne de Jésus ni les écrits qu'il inspira ne diffèrent de la personne de Muhammad ni de son saint livre, tous deux s'étant faits les champions de la cause de Dieu, ayant fait sa louange et révélé ses commandements.C'est ainsi que Jésus, lui-même, a déclaré: "Je m'en vais et je vous reviendrai. " Considérez le soleil. S'il disait aujourd'hui: "Je suis le soleil d'hier", il dirait la vérité. Et si, tenant compte de l'écoulement du temps, il prétendait être autre que ce soleil-là, ce serait toujours la vérité. On peut, de la même façon, avancer aussi exactement que tous les jours ne sont qu'un seul et même jour, et, à la fois, qu'ils diffèrent entre eux puisque, tout en restant les mêmes, chacun a une désignation particulière, un attribut spécifique, un caractère propre.Considérez de ce même point de vue la diversité et l'unité caractéristique des diverses manifestations de sainteté pour pouvoir comprendre les allusions faites aux mystères de l'unité et de la diversité par le Créateur de tous les noms et attributs, et trouver ainsi vous-mêmes la réponse à votre question sur le point de savoir pourquoi l'éternelle Beauté a elle-même pris, selon le temps, des noms et titres divers...Quand l'Invisible, l'Eternel, l'Essence divine, fit se lever à l'horizon de la connaissance l'Etoile du Matin de Muhammad, les prêtres juifs, entre autres chicanes, élevèrent contre lui cette objection qu'après Moïse aucun autre prophète ne devait être envoyé par Dieu.En vérité, il était bien fait mention dans les Ecritures d'une âme qui serait manifestée, qui propagerait la foi et favoriserait les intérêts du peuple de Moïse, de telle manière que la loi mosaïque atteindrait le monde entier.C'est ainsi que le Roi de gloire éternelle cite, dans son livre, ces paroles prononcées par ceux qui ont erré dans les vallées de l'éloignement et de l'erreur: "La main de Dieu, disent les juifs, est enchaînée. " Qu'enchaînées soient leurs propres mains! Et, pour ces paroles, ils ont été maudis. Au contraire, les deux mains de Dieu sont toujours étendues ! Et encore : "La main de Dieu est au-dessus des leurs. "Bien que les commentateurs du Qur'án aient diversement rapporté les circonstances dont s'est accompagnée la révélation de ce verset, tu dois t'efforcer d'en saisir la véritable signification. Il dit: "Combien sont erronées les imaginations juives! Comment pourrait être enchaînée et liée la main de Celui qui est en vérité le Roi, Celui qui a manifesté Moïse et l'a revêtu de la robe de prophétie ?Comment concevoir son impuissance à susciter après Moïse un autre messager ? Vois l'absurdité de leurs propos, combien de telles paroles s'écartent du chemin de la connaissance et de l'entendement ! Et vois aussi comment, en ce jour, tous ces gens ont repris à leur compte de pareilles absurdités!Depuis plus de mille ans ils vont répétant ce verset, censurant inconsciemment les juifs, et ne se doutant pas le moins du monde qu'ils professent, publiquement et en eux-mêmes, les sentiments et les croyances du peuple juif.Tu connais sans doute la thèse vaine qu'ils soutiennent, que toute la révélation désormais est close, que sont fermées les portes de la divine miséricorde; que plus jamais aucun soleil ne se lèvera à l'orient d'éternelle sainteté; que l'océan de bonté est tari, et que du tabernacle de l'ancienne gloire, aucun messager de Dieu ne sera plus manifesté. Telle est la mesure de la compréhension de ces méprisables petits esprits.Ils ont imaginé que le flot de la grâce universelle et de l'immense miséricorde de Dieu avait cessé de couler. Ils ont ceint leurs reins et se sont levés de toutes parts pour éteindre, sous les eaux amères de leurs vaines imaginations, la flamme du buisson ardent, oubliant que dans sa puissante forteresse, le globe de puissance abritera toujours la lampe de Dieu...Voyez comme aujourd'hui la souveraineté de Muhammad, le messager de Dieu, est apparente et manifeste parmi les masses. Vous savez quel fut, aux premiers jours de sa dispensation, le sort de sa foi, les terribles souffrances qu'infligèrent à cette essence de l'Esprit, à cet être pur et saint, les infidèles et les égarés, les prêtres de son temps et leurs partisans, de quelles épines et de quelles ronces son chemin fut semé!De toute évidence, cette génération misérable, dans ses imaginations sataniques, tenait pour un moyen d'atteindre à l'éternelle félicité tout dommage qu'elle infligeait à cet Etre immortel.En effet, les autorités spirituelles officiellement reconnues en cet âge, telles qu'Abdu'lláh-i-Ubayy, Abú-Amir, l'ermite Ka'b-Ibn-i-Ashraf, et Nadr-Ibn-i-Hárith, le traitaient d'imposteur, le déclaraient fou et calomniateur. Telles furent, enfin, les accusations portées contre lui, que Dieu empêche notre plume de se mouvoir, qu'Il défend à l'encre de couler et à la page de les recueillir.Ces perfides accusations incitèrent les masses à se lever pour le tourmenter. Et l'on peut imaginer la cruauté des tourments qu'elles lui infligèrent, à l'instigation de ces prêtres qui le dénonçaient à leurs partisans, qui le rejetaient de leur sein et le déclaraient mécréant! Mais cela même, au témoignage de tous, n'est-il pas advenu au Serviteur de Dieu qui vous parle ?Ainsi s'explique ce cri de Muhammad: "Aucun prophète de Dieu n'a souffert ce que Nous avons enduré!" Dans le Qur'án sont rapportées toutes les calomnies et tous les reproches dont il fut l'objet, toutes les afflictions qui l'accablèrent. Reportez-vous-y pour savoir ce qui advint à sa révélation.Tel fut son sort que, pour un temps, nul n'entretint avec lui ou avec ses compagnons aucun commerce d'aucune sorte. Et quiconque lui était associé tombait victime de l'implacable cruauté de ses ennemis...Mais voyez aussi comme la situation est aujourd'hui retournée! Que nombreux sont les souverains qui plient le genou devant son nom, et nombreuses les nations qui recherchent l'abri de son ombre, proclament leur allégeance à sa foi et s'en font gloire !De la chaire montent aujourd'hui les paroles de louange qui, dans une humilité profonde, glorifient son nom béni, et du haut des minarets résonne l'appel invitant l'assemblée de son peuple à l'adorer. Les rois mêmes de la terre, qui refusèrent d'embrasser sa foi et de se dépouiller du vêtement de l'incroyance, confessent maintenant et proclament la grandeur et la majesté souveraines de cette Etoile du Matin de bonté et d'amour.Telle est aujourd'hui sa souveraineté terrestre dont tu peux voir les signes en tous lieux. C'est une souveraineté de cet ordre qui doit être, de toute nécessité, un jour ou l'autre révélée et établie, soit du vivant de chaque manifestation de Dieu, soit après son ascension vers sa demeure véritable, aux royaumes célestes...Il est évident que les changements apportés par chaque dispensation constituent les sombres nuages qui s'interposent entre l'oeil de l'intelligence humaine et le divin Flambeau qui brille à l'orient de l'Essence divine.Il faut en effet, considérer que les hommes, de génération en génération, imitent aveuglément leurs pères. Eduqués selon les principes en étroit accord avec les préceptes rigides de leur foi, quand tout à coup ils découvrent qu'un homme qui vit parmi eux et qui est leur égal par rapport à toutes les limites imposées à la condition humaine, se lève pour abolir ces préceptes - dont ils ont été, durant des siècles, instruits à tenir tout négateur pour infidèle et dépravé - ils ne se trouvent guère préparés à reconnaître la vérité apportée par cet homme.Cette éducation première est comme un nuage qui voile les yeux de ceux dont l'être intime n'a pas goûté au Salsabil du détachement ni bu les eaux du Kawthar de la connaissance de Dieu.Placés dans les circonstances que nous venons de dire, ces hommes sont si aveuglés qu'ils n'hésitent pas à déclarer infidèle Celui qui est la manifestation de Dieu et à prononcer contre lui la sentence de mort.Vous avez dû apprendre que pareille chose s'est produite à tous les âges, et vous en êtes aujourd'hui témoins. Il nous convient donc de faire les plus grands efforts pour que, Dieu aidant, ces voiles sombres, ces nuages de l'épreuve envoyés du ciel ne nous empêchent point de contempler la beauté de son resplendissant visage, et que nous puissions le reconnaître au seul signe de sa Personne.
(Baha'u'llah, Extraits des Ecrits de Baha'u'llah)

Saturday, 3 February 2007

Introduction au jeûne Bahais

1) Introduction Cette compilation a été faite à la suggestion et avec l'aide de deux nouveaux jeunes bahà'is de France. S'étant déclarés en Décembre 1987, au cours de la présence à Paris D'Amatu'l-Bahà Rùhìyyih Khànum, ils éprouvèrent, dès leur première expérience de , trois mois seulement après leur déclaration, le désir de voir regroupés en un seul document l'ensemble des écrits bahà'is sur cette institution. afin que tout nouveau croyant à venir puisse accéder à ces textes avant son premier jeûne. Les références de ces citations se trouvent, en anglais, dans le répertoire "Index of quotation". page 233, au mot « fasting » (jeûne), et dans le livre « Light of Guidance », pages 181 à 183. Pour les même citations, mais en français, on les retrouve alors facilement dans les livres bahà'is traduits et publiés. 2) Les jeûnes antiques ñ
Ils remontent très, très loin dans l'histoire. On parle d'Adam et d'Abraham. Mais c'est à partir de Moïse que commence les prescriptions religieuses du judaïsme. La fête du Grand Pardon, le Youm Kippour, se prépare par le jeûne et il y en a encore plusieurs autres de différentes durées dans le calendrier judaïque actuel.
Après les juifs ce sont les chrétiens qui pratiquent le jeûne. Leur Carême annuel dure quarante jours et précède la grande fête de Pâques. Il consiste à ne manger aucune viande, sans autre abstinence. Il prend sa source dans l'Ancien Testament et fut consacré par le Christ lui-même puisqu'on peut entendre, dans l'Evangile de Mathieu (6/16-24) la voix de Jésus conseiller à ses compatriotes : « lorsque vous jeûnez. ne prenez pas un air sombre comme le font les hypocrites. Ils prennent cette triste mine pour que l'on remarque bien qu'ils jeûnent ! En vérité, je vous le dis, ceux-là ont déjà trouvé leur récompense. Toi, lorsque tu jeûnes parfume, ta tête et lave ton visage pour que ton jeûne ne soit pas connu des hommes mais seulement de ton Père qui est présent, qui voit dans le secret et qui te le revaudra ». Au premier jour du Carême, l'Eglise ouvre le jeûne par l'annonce : «Voici le temps favorable, voici les jours du salut », selon une formule rituelle datant des premiers siècles chrétiens. Ce jeûne est une pratique de pénitence, de purification et d'association aux souffrances du Christ pour la rédemption des chrétiens.
L'islam consacre tout le mois de Ramadan (neuvième mois du calendrier de l’Hégire) à l'application du jeûne ordonné par le Coran et qui ne ressemble ni en durée ni en rites aux jeûnes Juifs et chrétiens. La deuxième sourate, verset 183 dit notamment : « Il vous est prescrit de jeûner, à l'instar de ceux qui vous ont précédé, afin que vous manifestiez votre piété ». Les versets 184 à 187 développent l'esprit et la lettre de cette institution fréquemment citée dans les Ecrits Bahà'is.
Quant au jeûne bahà'i, il est d'une toute autre nature et sa spiritualité transcendante est révélée par Bahà'u'llàh, explicitée par ‘Abdu’l-Bahà, et pratiquement affirmée par Shoghi Effendi dans les "Principes de l'Administration Bahà'ie ", selon les citations des Ecrits sacrés Bahà'is que vous présente cette plaquette. (Lucrèce Reynaud)3) Comment jeûner ñ
BAHÀ’U’LLÀH EDICTE LE JEÛNE( Extraits du Kitàb-i-Aqdàs de Bahà'u'llàh, p.13 ) Synopsys du Kitab-i-Aqdas sur le jeûne
Nous vous avons commandé de prier et de jeûner à partir de la maturité. C'est l'ordre de Dieu, votre Seigneur et le Seigneur de vos ancêtres. Il en a exempté ceux qui sont affaiblis par l'âge ou la maladie, comme une faveur marquant sa présence, et Il est l'Indulgent, le Généreux.
Nous vous avons prescrit de jeûner pendant une brève période, à l'issue de laquelle Nous vous avons désigné le Naw-Rûz comme une fête... Les voyageurs, les femmes enceintes ou qui allaitent ne sont pas tenus de jeûner... Abstenez-vous de nourriture et de boisson, du lever au coucher du soleil, et prenez garde que le désir ne vous prive de cette grâce qui est spécifiée dans le livre.SYNOPSIS ET CODIFICATION DU KITAB-I-AQDAS : LE JEÛNE
- Rang sublime occupé par le jeûne dans la révélation bahà'i. - La période du jeûne commence juste après les Jours Intercalaires et prend fin avec la fête du Naw-Rûz. - L'abstention de nourriture et de boisson, du lever au coucher du soleil, est obligatoire. - Le jeûne est obligatoire pour les hommes et les femmes à partir de la maturité, qui est fixée à quinze ans.
Sont dispensés du jeûne :
(a) Les voyageurs
i A condition que la durée du voyage dépasse neuf heures. ii Ceux qui voyagent à pied, à condition que le voyage dépasse deux heures. iii Ceux qui interrompent leur voyage pendant moins de dix-neuf jours. iv Ceux qui, pendant le jeûne, interrompent leur voyage en un lieu où ils doivent rester dix-neuf jours, ne sont dispensés du jeûne que pendant les trois premiers jours après leur arrivée. v Ceux qui rentrent chez eux en période de Jeûne doivent commencer à jeûner dès le jour de leur arrivée
(b) Ceux qui sont malades. (c) Ceux qui ont plus de soixante-dix ans. (d) Les femmes enceintes. (e) Les femmes qui allaitent. (f) Les femmes pendant leur fatigue mensuelle, à condition de procéder à leurs ablutions et de réciter, 95 fois chaque jour un verset révélé spécialement. (g) Ceux qui se livrent à de gros travaux, et auxquels il est recommandé de montrer du respect pour la loi en usant de modération et de discrétion lorsqu'ils profitent de cette dispense.
Notes :
Faire voeu de jeûner ( pendant un mois autre que celui qui est prescrit pour le jeûne) est permis. Toutefois, les voeux dont l'humanité tire profit sont préférables aux yeux de Dieu. ( pp 40 à 42 )
Dans l'une de ses tablettes, Abdu'l-Bahà, après avoir indiqué que le jeûne consiste à s'abstenir de nourriture et de boisson, déclare catégoriquement que fumer est une façon de boire. ( En arabe, le verbe « boire » s'emploie également pour fumer.) ( Aqdas p.63 )
Le verset spécialement révélé est : « Glorifié soit Dieu, le Seigneur de splendeur et de beauté ». ( Aqdas p.61 )
PETITE PRESENTATION PAR JOHN E. ESSLEMONT(Bahà'u'llàh et l'Ere Nouvelle, p.103-108)
Le dix-neuvième mois, succédant aux Jours intercalaires ( réservés à l'hospitalité ) est le mois du Jeûne. Ce jeûne consiste à s'abstenir de manger et de boire, du lever au coucher du soleil ; il est observé durant dix-neuf jours. Comme ce mois finit à l'équinoxe de mars, le jeûne a lieu toujours dans la même saison, c'est-à-dire à l'arrivée du printemps dans l'hémisphère nord, de l'automne dans l'hémisphère sud : il ne coïncide jamais avec la chaleur ou le froid extrême pendant lesquels il risquerait d'être pénible. De plus, en cette saison, la longueur des journées est à peu près la même (de six heures du matin à six heures du soir) dans toutes les régions habitées du globe. Le jeûne ne doit pas être observé par les enfants, les malades, ceux qui voyagent, les personnes trop âgées ou trop faibles, ni par les futures mères ou celles qui nourris- sent un enfant. Il est prouvé qu'un jeûne périodique tel que celui qui est prescrit dans les enseignements bahà'is est très profitable au point de vue de l'hygiène physique mais, tout comme la valeur des fêtes bahà'ies ne consiste pas à absorber de la nourriture physique mais à célébrer Dieu, notre nourriture spirituelle, ainsi la valeur du jeûne bahà'i ne consiste pas dans l'abstention de nourriture physique, bien que cela puisse aider à la purification du corps, mais dans l'abstention de toute convoitise et désir charnels et dans le détachement de tout, sauf de Dieu. 4) Sens du jeûne ñ
EXHORTATION DE BAHÀ’U’LLÀH AUX JEÛNEURS( Extraits des Ecrits de Bahà'u'llàh, CLX, p.282 ) Extraits des Ecrits de Baha'u'llah
O Shaykh, ô toi qui as fait à Dieu l'abandon de ta volonté ! Par abandon absolu et union perpétuelle à Dieu, il faut entendre que les hommes doivent perdre complètement leur volonté dans la volonté de Dieu, et qu'ils doivent considérer leurs propres désirs comme de purs néants devant le plan divin. Quoi que commande le Créateur à ses créatures, elles le doivent accomplir diligemment, avec la plus vive ardeur et la plus parfaite allégresse. Elles ne doivent en aucune façon permettre à leur imagination d'obscurcir leur jugement. ni prendre leur propre chimère pour la voix de l'Eternel. Dans la prière du jeûne, Nous avons révélé : « Si, par ta volonté, ces paroles sortant de tes lèvres leur étaient adressées : « Observez le jeûne par amour pour ma beauté, ô peuple, et ne fixez aucune limite à sa durée », je jure par la majesté de ta gloire que chacun d'eux l'observerait fidèlement, qu'ils s'abstiendraient de tout ce qui viole ta loi, et qu'ils continueraient de jeûner jusqu'à ce qu'ils te rendent leur âme ». Voilà en quoi consiste le total abandon de sa volonté à la volonté de Dieu. Médite ceci, afin de boire si possible les eaux de vie éternelle qui glissent au travers des paroles du Seigneur de toute l'humanité, et de pouvoir attester que seul vrai Dieu a toujours été immensément exalté au-dessus de ses créatures. Il est en vérité, l'Incomparable. l'Eternel, l'Omniscient, le Très Sage. L'état d'absolue soumission dépasse tout autre rang et restera supérieur à jamais. Il te convient de te consacrer à la volonté de Dieu. Tout ce qui a été révélé dans sa tablette n'est qu'un reflet de sa volonté. Ta consécration doit être si complète que toute trace de désir terrestre soit bannie de ton coeur. Voilà ce que la véritable unité signifie. Implore Dieu de t'aider à rester inébranlable en ce chemin et à guider les peuples du monde vers celui qui est le maître souverain et manifeste, qui s'est révélé lui-même, revêtu d'un habit distinctif, et qui proclame un divin et spécifique message. C'est là l'essence de la foi et de la certitude. Ceux-là qui adorent l'idole qu'ont sculptée leurs imaginations et l'ap-pellent Réalité essentielle méritent d'être comptés parmi les païens. De cela le Très- Miséricordieux porte témoignage en ses tablettes. Il est en vérité l'Omniscient. le Très-Sage.LE JEÛNE ET LA PRIÈRE( Livre de la certitude, pp.23-24 ) Livre de la certitude
On emploie les mots soleil, lune, étoiles pour désigner les connaissances et les commandements qui sont proclamés dans chaque religion. Dans l'Islam, après la mort de Muhammad, la prière et le jeûne furent les commandements principaux. ainsi que les Traditions et les livres nous l'enseignent ; et c'est un fait assez connu pour qu'il soit inutile d'en parler longuement. Dans tous les âges d'ailleurs la prière fut spécialement ordonnée, comme l'a ordonnée lui-même Muhammad : tous les prophètes ont donné à ce sujet des commandements analogues. Mais elle a varié à chaque époque suivant les différentes conditions des hommes. A chaque nouvelle Manifestation, les coutumes, les usages et les connaissances, qui étaient considérés comme élevés et tenus pour nobles jusque-là, sont modifiés ; et les mots symboliques de soleil, lune, étoiles, que les Manifestations emploient à ce sujet, sont destinés à éprouver les hommes « pour voir qui de vous agira bien ». Les Traditions contiennent également les noms de soleil et de lune dans le sens de jeûne et de prière : le jeûne est clarté et la prière est lumière. Je me reposais un jour à l'ombre d'un jardin quand un des plus renommés parmi les savants vint me trouver. Au bout de quelques temps de conversation, il cita cette parole et l'expliqua, disant : « Le jeûne réchauffe le tempérament, c'est pourquoi on le compare à la clarté du soleil ; et la prière du soir qui rafraîchit est comparée à la lumière de la lune ». Je vis que ce pauvre homme n’avait pas obtenu une seule goutte de spiritualité ni vu une seule étincelle de la flamme des Arbres de la sagesse divine. Après un moment, je lui fis doucement observer : « O Jinàb, votre explication est celle qui a cours dans le public, mais je crois qu'il y en a une autre : Muhammad, le Sceau des Prophètes, et le Seigneur des Elus, a comparé au ciel la religion du Qu'ran, à cause de son élévation, de sa majesté, de son incomparable influence et de sa grandeur, et parce qu'elle contient toutes les autres religions. Et comme dans le ciel visible, il y a deux astres principaux. les deux lumières, le soleil et la lune, ainsi, dans le Ciel de la Religion sont établies deux Lumières. le jeûne et la prière ».LE JEÛNE EST UN SYMBOLEAbdu'l-Bahà dit :
Le jeûne est un symbole. Jeûner signifie s'abstenir de tout désir. Le jeûne physique est le symbole de cette abstinence, c'est un appel ; tandis que l'on réfrène l'appétit physique, il faut s'abstenir des convoitises personnelles et des désirs égoïstes. Mais se passer uniquement de nourriture n'a aucun effet sur l'esprit. C'est uniquement un symbole, un appel. Autrement, cela n'a aucune importance. Jeûner pour atteindre le détachement ne signifie pas s'abstenir uniquement de nourriture. La règle d'or est : ni trop ni peu. La modération est nécessaire. Il existe une secte aux Indes dont les membres pratiquent l'abstinence à l'extrême, réduisant graduellement leur nourriture jusqu'à pouvoir s'en passer presque complètement. Mais leur intelligence en souffre. Un homme n'est pas capable de servir Dieu efficacement, tant matériellement que spirituellement, s'il est affaibli par le manque de nourriture. Il ne possède pas toute sa lucidité. ( Baha'u'llàh et l'ère nouvelle, p.197 )

JEÛNEZ, CAR ILS ONT JEÛNE

Abdu'l-Bahà a dit : La sagesse divine dans le jeûne est multiple. Parmi ses différents aspects il y a le suivant : étant donné que ces jours ( c'est-à-dire la période de jeûne observée ensuite par les croyants ), la Manifestation du Soleil de Réalité, à travers l'inspiration divine, est occupé à révéler ses versets, à instituer la loi divine et à élaborer les enseignements, son extrême occupation et son attraction intense ne lui laissent ni possibilité ni temps pour se nourrir et s'abreuver.
Par exemple, lorsque Sa Sainteté Moïse se rendit sur le Mont de Tur ( le Sinaï ) et là procéda à l'institution de la Loi de Dieu, il jeûna durant quarante jours. Dans le but d'éveiller et d'exhorter le peuple d’Israël, il enjoignit de pratiquer le jeûne.
De même, Sa Sainteté le Christ. alors qu'il commençait à instituer la Loi spirituelle, à systématiser les enseignements et à former les conseils ( apostoliques ), s'abstint de toute nourriture et boisson durant quarante jours. Au début, les disciples et les chrétiens jeûnèrent. Plus tard. les assemblées de dignitaires chrétiens transformèrent le jeûne en série d'observances de carême.
De même le Coran étant descendu au mois de Ramadan, jeûner durant ce mois devint un devoir.
De la même manière, Sa Sainteté Le Suprême ( le Bàb ), au début de la Manifestation, totalement absorbé dans la révélation des versets, passa des Jours pendant lesquels sa nourriture se réduisit à l'absorption de thé.
De même, la Beauté Bénie ( Bahà'u'llàh ), alors qu'il était occupé à instituer les divins enseignements, et durant les Jours où les versets ( la Parole de Dieu ) descendaient en permanence, sous l'effet de ces versets et des sanglots de son coeur, ne prit que le minimum de nourriture.
Le but recherché est le suivant : afin d'obéir aux divines Manifestations, dans le but d'exhortation et pour commémorer leur état, il incombe désormais au peuple de jeûner durant ces jours car toute âme sincère qui possède un bien-aimé brûle d'expérimenter l'état dans lequel se trouve son bien-aimé. Si ce dernier est dans l'affliction, elle désire l'affliction ; s'il est dans la joie, elle désire la joie ; s'il est dans le repos, elle désire le repos ; s'il est dans le trouble, elle désire le trouble. A présent, en ce jour de millénaire, puisque Sa Sainteté le Suprême ( le Bàb ) jeûna durant de nombreux jours et que la Beauté Bénie ( Bahà'u'llàh ) n'absorba que peu de nourriture et de boisson, il devient nécessaire que les amis suivent cet exemple... ( à madame Corinne True, Star of the west, vol IV, n°18, page 305, traduction P. Coulon )

LE JEUN

BIENHEUREUX QUE VOUS ÊTES( Sélections des Ecrits d'Abdu'l-Bahà, n°35, p68 ) Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
...Vous m'avez écrit au sujet du mois de jeûne. Bienheureux que vous êtes d'avoir obéi au commande- ment de Dieu et observé ce jeûne pendant la période sacrée, car ce jeûne matériel est un signe extérieur du jeûne spirituel, un symbole de retenue, d'abstention de tous les désirs du moi qui acquiert ainsi les caractéristiques de l'esprit, est emporté par les brises célestes, et brûle de l'amour divin.